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 Les poètes maudits Nelligan

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Sabrina Succube
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Sabrina Succube


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MessageSujet: Les poètes maudits Nelligan   Les poètes maudits Nelligan Icon_minitimeJeu 18 Fév 2010, 2:54 pm

Nelligan naît le 24 décembre 1879 à Montréal au 602, rue de La Gauchetière. Il est le premier fils de David Nelligan, un anglophone Irlandais arrivé au Québec vers l'âge de douze ans, et d'Émilie Amanda Hudon, Québécoise francophone de Rimouski. Il a deux jeunes sœurs, Béatrice Éva et Gertrude.

Il passe une enfance aisée, entre la maison de Montréal et la résidence d'été des Nelligan à Cacouna. Il s'absente souvent de l'école et sa mère s'occupe alors de son éducation. Il vit pratiquement toute sa vie à Montréal avec sa famille.

En septembre 1893, Nelligan commence son cours Classique au Collège de Montréal, mais il échoue ses éléments latins qu'il reprend l'année suivante. Il échoue aussi en syntaxe. Après une autre année où son père, inspecteur des postes, l'emmène avec lui pour le reprendre en mains, Nelligan reprend ses études classiques au printemps 1896, cette fois au Collège Sainte-Marie.

Cependant, doué d’un talent précoce comme Arthur Rimbaud, il envoie dès cette époque ses poèmes au journal Le Samedi de Montréal, lequel publie son premier poème le 13 juin 1896, qu'il signe sous le pseudonyme d'Émile Kovak. Il s'agit de Rêve fantasque. Nelligan n'a alors que 16 ans.

En 1896, il se lie d'amitié avec le poète Arthur de Bussières qui vient d'être admis à l'École littéraire de Montréal récemment fondée, et décide de consacrer le reste de sa vie à la poésie.

En février 1897, parrainé par Joseph Mélançon, Nelligan devient à son tour membre de l'École littéraire de Montréal et abandonne définitivement ses études. Il assiste assidument aux réunions de l'École et y lit ses poèmes, mais il démissionne le 27 mars avec son parrain. Il continue de publier de façon épisodique, mais sa poésie est en butte au conservatisme littéraire de l'époque.

Au printemps de 1898, David Nelligan qui n'apprécie guère le mode de vie bohème de son fils, décide de lui apprendre de force le travail en l'envoyant faire un voyage en Angleterre. Cependant, le retour précipité de son fils l'oblige à lui trouver un emploi local. En septembre, Émile sera comptable chez un marchand de charbon pendant 15 jours, puis, sur les instances de sa mère auprès du juge Gonzalve Desaulniers, membre de l'École littéraire de Montréal, Nelligan est réadmis dans ce cénacle littéraire le 9 décembre 1898.

Le 26 mai 1899, au cours d'une séance publique de l'École, Nelligan fait la lecture de trois poèmes dont son célèbre La Romance du vin qui reste gravé dans la mémoire collective, car il est le dernier à être prononcé en public par le poète qui, dans la même année, est diagnostiqué comme souffrant de graves psychoses dont il ne se remettra jamais. Il n'a jamais eu la possibilité d’achever son premier ouvrage de poésie qui devait, selon ses dernières notes, s’intituler Le Récital des anges.

À la demande de ses parents, Nelligan est interné le 9 août 1899 à la Retraite Saint-Benoît, un asile tenu par les frères de la Charité dans l'est de l'île de Montréal. En 1925, il est transféré à l'asile de Saint-Jean-de-Dieu où il vit jusqu'à son décès, le 18 novembre 1941.
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MessageSujet: Les poètes maudits Nelligan   Les poètes maudits Nelligan Icon_minitimeJeu 18 Fév 2010, 3:01 pm

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MessageSujet: Les poètes maudits Nelligan   Les poètes maudits Nelligan Icon_minitimeJeu 18 Fév 2010, 3:12 pm

Mon âme


Mon âme a la candeur d'une chose étiolée,
D'une neige de février...
Ah! retournons au seuil de l'Enfance en allée,
Viens-t-en prier...


Ma chère, joins tes doigts et pleure et rêve et prie,
Comme tu faisais autrefois
Lorsqu'en ma chambre, aux soirs, vers la Vierge fleurie
Montait ta voix.


Ah! la fatalité d'être une âme candide
En ce monde menteur, flétri, blasé, pervers,
D'avoir une âme ainsi qu'une neige aux hivers
Que jamais ne souilla la volupté sordide!


D'avoir l'âme pareille à de la mousseline
Que manie une soeur novice de couvent,
Ou comme un luth empli des musiques du vent
Qui chante et qui frémit le soir sur la colline!


D'avoir une âme douce et mystiquement tendre,
Et cependant, toujours, de tous les maux souffrir,
Dans le regret de vivre et l'effroi de mourir,
Et d'espérer, de croire... et de toujours attendre!


***


Le vaisseau d'or
Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif :
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalaient à sa proue, au soleil excessif.


Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.


Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.


Que reste-t-il de lui dans la tempête brève?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l' abîme du Rêve!

***


Le jardin de l'enfance
Clavier d'antan
Dans l'allée
Devant deux portraits...
Devant le feu
Devant mon berceau
La Fuite de l'enfance
Le Berceau de la Muse
Le Jardin d'antan
Le Regret des joujoux
Le Talisman
Les Angéliques
Ma mère
Premier remords
Ruines

***


Devant mon berceau
En la grand'chambre ancienne aux rideaux de guipure
Où la moire est flétrie et le brocart fané,
Parmi le mobilier de deuil où je suis né
Et dont se scelle en moi l'ombre nacrée et pure;


Avec l'obsession d'un sanglot étouffant,
Combien ma souvenance eut d'amertume en elle,
Lorsque, remémorant la douceur maternelle,
Hier, j'étais penché sur ma couche d'enfant.


Quand je n'étais qu'au seuil de ce monde mauvais,
Berceau, que n'as-tu fait pour moi tes draps funèbres?
Ma vie est un blason dur des murs de ténèbres,
Et mes pas sont fautifs où maintenant je vais.


Ah! que n'a-t-on tiré mon linceul de tes langes,
Et mon petit cercueil de ton bois frêle et blanc,
Alors que se penchait sur ma vie, en tremblant,
Ma mère souriante avec l'essaim des anges!




***


Devant deux portraits de ma mère
Ma mère, que je l'aime en ce portrait ancien,
Peint aux jours glorieux qu'elle était jeune fille,
Le front couleur de lys et le regard qui brille
Comme un éblouissant miroir vénitien!


Ma mère que voici n'est plus du tout la même;
Les rides ont creusé le beau marbre frontal;
Elle a perdu l'éclat du temps sentimental
Où son hymen chanta comme un rose poème.


Aujourd'hui je compare, et j'en suis triste aussi,
Ce front nimbé de joie et ce front de souci,
Soleil d'or, brouillard dense au couchant des années.


Mais, mystère de coeur qui ne peut s'éclairer!
Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées?
Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer?









***


Amours d'élite
Amour immaculé
Beauté cruelle
Caprice blanc
Chapelle de la morte
Château d'Espagne
La belle morte
Le Mai d'amour
Le Missel de la morte
Le Robin des bois
Placet
Rêve d'artiste
Thème sentimental

***


Rêve d'artiste
Parfois j'ai le désir d'une soeur bonne et tendre,
D'une soeur angélique au sourire discret:
Soeur qui m'enseignera doucement le secret
De prier comme il faut, d'espérer et d'attendre.


J'ai ce désir très pur d'une soeur éternelle,
D'une soeur d'amitié dans le règne de l'Art,
Qui me saura veillant à ma lampe très tard
Et qui me couvrira des cieux de sa prunelle;


Qui me prendra les mains quelquefois dans les siennes
Et me chuchotera d'immaculés conseils,
Avec le charme ailé des voix musiciennes;


Et pour qui je ferai, si j'aborde à la gloire,
Fleurir tout un jardin de lys et de soleils
Dans l'azur d'un poème offert à sa mémoire.
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